30 janvier 2008
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Dernier poème de Borgès (réflexion ultime sur son existence) :
« Si je pouvais vivre une nouvelle fois ma vie,
j’essaierais d’y commettre plus d’erreurs,
je n’essaierais pas d’être parfait, je serais plus détendu,
je serais encore plus bête que ce que j’ai été, en fait.
Je prendrais peu de choses au sérieux.
J’aurais moins de soucis d’hygiène.
Je m’exposerais à plus de risques,
je ferais plus de voyages,
je contemplerais plus de crépuscules,
j’escaladerais plus de montagnes,
je nagerais dans plus de rivières.
J’irais à plus d’endroits où je ne suis jamais allé,
j’aurais plus de problèmes réels
et moins de problèmes imaginaires.
J’ai été une de ces personnes qui ont vécu sagement
et abondamment chaque minute de leur vie ;
bien sûr que j’ai eu des moments d’allégresse,
mais si je pouvais revenir en arrière,
j’essaierais d’avoir seulement de bons moments.
Ne perds pas le présent.
Moi, j’étais l’un de ceux qui ne vont nulle part sans
un thermomètre, une bouillotte, un parapluie et un parachute ;
si je pouvais recommencer à vivre,
je voyagerais plus légèrement.
Si je pouvais recommencer à vivre,
je commencerais par marcher pieds nus
depuis le début du printemps jusqu’à la fin de l’automne.
Et je jouerais davantage avec les enfants,
si j’avais encore une vie devant moi.
Seulement, voilà, j’ai 85 ans et je suis en train de mourir. »
Et nous, est-ce que nous nous posons la question, même si nous n'avons pas 85 ans, avons-nous conscience de notre mort prochaine? Pourrons-nous dire: J'ai vécu ce que j'avais à vivre, j'ai reçu ce que j'avais à recevoir, j'ai donné ce que j'avais à donner??? Il est encore temps, alors OSONS...