30 octobre 2008
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L'absolu n'est nulle part ailleurs que dans le relatif et, si vous distinguez l'absolu et le relatif, alors l'absolu n'est plus absolu puisqu'ici l'absolu s'arrête et le relatif commence! "Dans le relatif", cela veut dire une action en relation, dans la dépendance d'éléments nombreux. Vous avez une image idéale en vous, déposée en vous par l'éducation, par l'imitation des héros, par l'identification à un père ou à un oncle que vous avez admiré et, surtout par toutes les exigences extravagantes qu'on vous a imposées comme enfant d'être le plus beau, le meilleur élève, le plus souple, le plus silencieux quand il faut se taire, le plus beau-parleur quand il faut parler, etc. et vous avez pris l'habitude de vous comparer. Selon ces critères absolument faux, vous devriez toujours accomplir une action de surhomme qui n'a aucun sens parce qu'elle ne vous est pas possible. Cette non-vérité doit disparaître complètement pour que vous puissiez découvrir ce qui est, pour vous, l'action parfaite.
Dans le relatif, cela veut dire ici, maintenant, compte tenu de ce que je suis. Si je suis très fatigué, il ne m'est pas demandé de me conduire comme un homme débordant d'énergie. Si je suis limité intellectuellement, je ne peux pas me conduire comme si j'étais ancien élève de Polytechnique et de l'ENA, avec un quotien intellectuel exceptionnel. Si je suis malade, il ne m'est pas demandé de me conduire comme si j'étais en bonne santé. Le relatif tient compte des événements, des éléments de chaque situation et, parmi ces éléments, il y a ce que je suis moi: mes dons, mes lacunes, mes capacités, mes limites, limites intellectuelles, limites énergétiques, etc. Cela doit être complètement accepté; il n'y a que l'ego pour ne pas accepter ce qui est, pour regretter de ne pas être encore plus beau, encore plus fort, encore plus dynamique, encore plus intelligent, encore plus brillant, encore plus efficace. Si je veux avoir, moi, la sainteté de saint Vincent de Paul, le regard divin de Ramana Maharshi, la puissance surhumaine de Gurdjieff, le charme irrésistible de Ramdas, la force intellectuelle et la culture scientifique et sanscrite de Swamidji, je suis comme la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf. C'est inévitable, mais c'est bien courant et bien répandu. Alors il n'y a plus de libération, il n'y a plus de dépassement de l'ego, il n'y a plus que la longue souffrance de se comparer toujours à celui qui est plus beau, plus intelligent, plus fort, etc.
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N'importe quel être peut être parfait à l'intérieur de sa "médiocrité". C'est quand j'ai compris cela que j'ai été brusquement et totalement soulagé! Je m'installe définitivement dans ma vérité au lieu d'en souffrir et de comparer! Je suis ce que je suis.
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Si vous êtes vraiment parfait dans le relatif, vous êtes dans l'absolu, il n'y a rien d'autre que le relatif accepté tel qu'il est, sans que le mental crée un second, sublime peut-être mais totalement illusoire.
Au-delà du moi - Arnaud Desjardins - "Jouer son rôle"
Cet extrait m'interpelle vraiment. Etre parfait à l'intérieur de sa "médiocrité". Vivre exactement là où je suis, ni plus, ni moins. Oui, mais aussi, savoir se dépasser... tout cela me pose question. Pascale