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  • Princesse me croyant souvent grenouille, j'ai besoin de toucher au sens de cette vie, de m'ouvrir à ma véritable nature. J'essaie d'etre presente a  tout ce qui se presente a moi, avec curiosité, amour et joie...
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4 décembre 2008 4 04 /12 /décembre /2008 19:24

 

En lisant ce chapître de Au-delà du Moi, d'Arnaud Desjardins, je ne résiste pas à vous le faire partager. C'est un peu long mais ça vaut vraiment la peine de le lire jusqu'au bout. Tout y est expliqué avec une simplicité remarquable. Ensuite, il n'y a plus qu'à pratiquer sans relâche, encore et encore... jusqu'au bonheur non-dépendant permanent...


La voie ne consiste pas à accomplir des actions admirables; la voie consiste à accomplir de façon admirable les actions quotidiennes.

 

Le mental n’arrête pas –je dis bien n’arrête pas et, si vous le regardez attentivement, vous verrez que c’est vrai- de fabriquer un monde parallèle au monde réel, de comparer le monde réel au monde de son cru, et ensuite d’accepter ou de refuser le monde réel suivant qu’il est ou non conforme au monde illusoire de sa fabrication.

 

Le mental crée un second. Il faut que vous vous surpreniez presque du matin au soir, dans les petites choses avant de vous surprendre dans les grandes, victime de ce mécanisme aberrant.

 

C’est minute après minute, dans les petits détails quotidiens de l’existence que la partie se gagne ou se perd.

 

Exemple :

Nous allons prendre un exemple aussi peu extraordinaire et aussi concret que possible pour que vous voyiez comment fonctionne ce mental et comment il crée de toute pièce la dualité, en comparant avec un critère qui n’a aucune réalité d’aucune sorte.

 

Imaginons un homme d’un milieu moyen, d’une situation moyenne, qui rentre chez lui à la fin de la journée, un peu pressé parce qu’il a juste le temps de changer de chemise et de se donner un coup de rasoir électrique, étant invité à dîner chez une relation qui lui a promis de recevoir en même temps que lui le frère du directeur général de l’entreprise où il travaille. Il a décidé que rencontrer le frère de son directeur général était tout à fait intéressant pour lui et que cela pouvait apporter beaucoup à sa carrière. Le voilà donc qui a probablement pensé toute la journée au dîner de ce soir plus qu’à ce qu’il était en train de faire, et qui est tendu vers ce dîner. Il n’est déjà pas « ici et maintenant » pendant qu’il prend le métro s’il a renoncé à utiliser sa voiture dans Paris ou pendant qu’il conduit dans les embouteillages ; il est déjà projeté sur l’avenir. Admettons qu’il réussisse à se garer. Il rentre, pressé. L’ascenseur n’est pas en bas derrière la porte. Et déjà, parce qu’il est pressé, son mental, immédiatement et à son insu, a créé un monde dans lequel l’ascenseur est dans les étages. Et le mental refuse parce que la situation ne correspond pas à celle qu’il a arbitrairement décidée.

 

Regardez bien.

 

Continuons. J’appuie sur le bouton qui va faire descendre l’ascenseur, et, normalement, une petite lumière doit s’allumer montrant que l’ascenseur est en marche. Cette petite lumière ne s’allume pas. Immédiatement, le mental crée un monde dans lequel cette petite lumière s’allume, parce que je suis déjà un peu en retard, que je suis pressé, et que j’ai besoin de monter très vite chez moi. Et c’est à ce monde totalement inexistant, qui n’a aucune réalité d’aucune sorte, que le mental se permet de comparer le monde réel.

 

Je décide de monter à pied, je rentre et, au moment où je m’apprête à changer ma chemise et à me donner un coup de rasoir, ma femme me dit simplement ces mots : « Mets le thermomètre au petit ». Dans le monde réel, il n’y a rien d’autre. Mais, étant donné que je suis sur le point de me préparer pour aller à ce dîner que je considère comme important, cette phrase ne correspond pas à mon attente et, le mental crée un monde dans lequel ma femme ne prononce pas cette parole à cet instant. Ensuite, il compare à ce monde illusoire le monde réel et il le refuse… Le mental crée un « second » dans lequel ma femme ne prononce pas cette parole à ce moment-là. Cela va très vite. Et le mental refuse.

 

Voilà l’émotion, l’irréalité, le mensonge, qui commencent. Je ne suis plus du tout dans le monde réel et je ne vais plus cesser de comparer le monde réel à ce monde totalement inexistant de ma fabrication.

 

Quoi ? « Mets le thermomètre au petit ! » Si le petit est malade ce soir, c’est la catastrophe ! On ne peut plus le laisser dormir paisiblement dans son lit en attendant que nous revenions. L’émotion est là. Et le mental imagine immédiatement et très vite, beaucoup plus vite que la pensée ordinaire n’est capable de le suivre, tout un monde uniquement douloureux : le petit est malade, qu’est-ce qui va se passer, nous n’allons pas pouvoir aller à ce dîner, par conséquent je ne pourrai pas rencontrer le frère du directeur général de la société dans laquelle je travaille, par conséquent je n’aurai pas la possibilité d’établir cette relation sur laquelle je comptais pour faciliter ma promotion au sein de l’entreprise. Rien ne marche jamais, tout est trop difficile… En un instant, le mental a imaginé toutes sortes de conséquences douloureuses qui n’ont aucune réalité d’aucune sorte non plus puisque rien de tout cela ne s’est encore produit.

 

En vérité, la phrase : « Mets le thermomètre au petit » ne comporte de façon certaine aucune de ces menaces ; elle les comporte peut-être mais elle ne les comporte pas de façon certaine. Mais, le mental extrapole abusivement et transforme les probabilités en certitudes. Il s’agit d’aller vite, cela me fait perdre du temps ; il ne faut pas que le petit soit malade : je commence à être emporté par l’émotion.

 

J’ouvre le tiroir de gauche de la petite armoire de toilette dans laquelle le thermomètre est supposé se trouver et je ne vois pas le thermomètre. Immédiatement, le mental a fabriqué un monde, aussi chimérique que tout à l’heure, dans lequel le thermomètre est bien en place dans le tiroir. Et à ce monde totalement inventé, il compare le monde réel, le seul dans lequel le tiroir est vide – et je refuse. Le mental nie ce tiroir vide qui n’est pas conforme à l’autre terme de la comparaison. J’appelle ma femme : « Brigitte ! » Elle est en train de se sécher les cheveux avec un séchoir électrique qui fait du bruit et ne m’entend pas. Continuons la comparaison, c’est de seconde en seconde ! Dans le monde réel, il n’y a pas de réponse de mon épouse mais le silence ; le mental, lui, fabrique au même instant un monde dans lequel mon épouse répond : « Oui, qu’est-ce que tu veux ? ». Et à ce monde illusoire, il se permet une fois encore de référer le monde réel.

 

Je crie plus fort, mon épouse m’entend et elle me répond : « j’ai déjà sorti le thermomètre, il est sur la table de nuit de la chambre de l’enfant ». Je mets le thermomètre à l’enfant, une minute, deux minutes ; je le sors, je regarde. La colonne de mercure atteint 40°C. C’est la seule réalité. Et mon mental a immédiatement crée un monde dans lequel la colonne de mercure ne dépasse pas 37°2 ; et, par ces 37°2 qui n’ont aucune réalité, le mental juge la seule réalité : le thermomètre qui marque 40°.

 

Je pourrais poursuivre l’histoire de cette soirée de minute en minute, pour ne pas dire de seconde en seconde. Continuons un peu pour que vous soyez encore plus convaincus… Il ne reste qu’une chose à faire, c’est de demander à ma mère si elle peut venir garder l’enfant. Je téléphone, je compose le numéro de ma mère, ça sonne « occupé ». Il n’en faut pas plus pour que le mental crée une fois encore un monde dans lequel le téléphone ne sonne pas « occupé », compare la réalité et la refuse comme non conforme. J’attends ; je rappelle trois minutes après ; c’est la sonnerie « libre ». Ah… Pendant un instant, le mental ne crée  pas un second ; ça sonne « libre ». Un coup, deux coups, trois coups… et le mental recommence à créer son monde dans lequel au bout de trois coups, on décrocherait et la voix de ma mère me dirait « Allo » ? Quatre coups, cinq coups… Le monde du mental s’éloigne de plus en plus du monde réel. Huit coup, dix coups. Cela sonnait « occupé » tout à l’heure mais maintenant, ça sonne « libre » et cela ne répond pas. Eh bien oui, ma mère était sur le point d’aller voir ma tante, ce qui est bien son droit, ce soir-là ; au moment où elle allait quitter l’appartement, le téléphone a sonné. Avec son manteau sur elle, elle a vite répondu et dès qu’elle a raccroché, elle est partie. Il lui a fallu quinze secondes pour s’en aller et c’est après ces quinze secondes que, moi, j’ai appelé. Situation banale. Seulement, pour moi, la situation s’aggrave parce que c’est ce dîner si important chez mes amis Lambert qui paraît de plus en plus compromis. Et ainsi de suite… Imaginez le déroulement de la soirée : que j’arrive chez les Lambert à 9 heures du soir quand ils m’avaient fait promettre d’être là au plus tard à 20h 30 ou que je doive renoncer à y aller, de toute façon, le déroulement parallèle, seconde après seconde, de ces deux mondes se sera poursuivi.

 

Ce que je suis en train de dire là, je le sais bien, paraît moins extraordinaire que de parler de l’éveil de la Kundalini ou du déploiement des chakras, ou que de vous enseigner la méditation tantrique sur le mandala de la divinité Evajra, ou que de rapprocher le sens de certaines racines arabes dans le soufisme, et de racines hébraïques dans la Kabbale. Le mental est toujours friand de ce qui peut paraître mystérieux, alors que le véritable chemin, celui qui peut réellement vous conduire à l’éveil, passe uniquement par l’instant et rien d’autre. La réalité est toujours une-sans-un-second, quelles que soient les conditions ou les circonstances. Et ce que vous pouvez appeler le sommeil, maya ou le mental crée un second. La seule chance d’échapper au conflit, à la contradiction, à l’ignorance, à l’aveuglement, c’est d’être plus vigilant que le mental, de cesser de créer un second ou, quand ce second a été créé, faire de « deux » « un », c’est-à-dire de faire disparaître ce monde illusoire auquel vous vous permettez de référer le monde réel.

 

La souffrance n’est faite que de cette comparaison vaine et mensongère.

 

Il faudra bien qu’un jour, tout l’enseignement sous forme d’idées ou de formules soit mis de côté et se ramène à un seul geste simple, immédiat, instantané : faire de « deux », « un ». Tout l’enseignement peut être contenu dans cette parole, en la complétant par une autre : « ce qui est, ici et maintenant » et non pas : cela (de ma fabrication), hier ou demain et ailleurs.

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commentaires

N
coucou pascale ! Prise en flagrant délit d'être tendue vers l'après, et pas du tout dans ce que je fais, à extrapoler sur l'avenir et le comparer au passé, mais à ne surtout pas vivre l'instant présent... c'est moi aujourd'hui et hier ! Merci beaucoup pour ce texte d'une immense clarté, qui m'en rajoute une couche, et j'en ai grand besoin !<br /> Bises !
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C
C'est bien agréable et utile pour moi de relire ce passage. Merci.<br /> <br /> En écho à ce qu'écrit e-x-o-d-e, il me semble bien qu'il y a parfois dans le présent, dans l'un (et non le deux) le vécu d'une souffrance à traverser, à porter, à trans-porter...<br /> <br /> Je vous embrasse
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F
Merci Pascale
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S
merci Pascale ...je reviens lire un petit bout de temps en temps... Je retiens que le mental exagère tout très vite , c'est un critère pour le reconnaître...Je t'embrasse fort . Sylvie
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A
Toujours autant de belles vérités... <br /> <br /> Joyeuses fêtes <br /> plein d'amour et de bonheur<br /> <br /> Aditi
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