voici le petit cadeau qu'un ami m'a envoyé. Une petite merveille de film d'animation!
http://www.lesporteursdelanterne.com/fr/2010/01/18/lhomme-qui-plantait-des-arbres-de-jean-giono
de Jacques Salomé (Mon Dieu comme je me reconnais dans ce conte!!!)
Mallodo était l'être le plus incompris que la planète Taire ait jamais porté.
Peut-être l'avez-vous déjà rencontré ou croisé dans votre vie, car Mallodo est partout. Le plus souvent il reste discret, il ne se manifeste que par des signes de douleur relativement supportable. Mais d'autre fois il crie, il hurle, il se bloque et refuse net de faire un pas de plus.
Il faut tenter de comprendre un peu Mallodo. Il est incompris et il ne peut s'exprimer que par la violence. Tout au fond de lui, c'est quelqu'un qui doute, qui a peu de confiance en lui. Il se croit obligé pour être aimé, pour simplement être accepté, de faire pour les autres.
Voulez-vous que je vous dise, la vie de Mallodo est faite de plein d'injonctions qu'il se donne à lui-même.
"Tu dois faire ceci ou cela", "Tu ne dois pas faire ceci ou cela". Auquel il faut rajouter, les "IlFoke". Ah, les "IlFoke" qui remplissent son existence. Dès le matin, avant même d'ouvrir les yeux, il y a déjà plusieurs "IlFoke" dans sa tête. Mallodo a le sentiment qu'il n'existe qu'avec l'accord ou l'approbation des autres. Bien sûr, il tente de s'affirmer quelquefois, mais comme vous le savez, c'est sur un mode violent. Comme il souffre, il crie fort. Son langage privilégié est à base de fatigue, de lassitude et de souffrances diffuses de la tête aux fesses. Mais à certains moments, il refuse tout net, tout se bloque. Impossible de lui faire faire un mouvement.
Mallodo a eu, vous le sentez bien, une enfance non pas difficile mais pleine de malentendus. Par exemple, quand il tentait de se dire, d'exprimer ce qu'il ressentait, neuf fois sur dix, il n'était pas entendu. Je vous donne un exemple simple que vous allez facilement comprendre, vous.
Quand Mallodo était petit et qu'il n'aimait pas la soupe, il tentait de dire à sa maman:
-"Maman, je n'aime pas la soupe, je ne veux pas la manger..."
Sa mère, aussitôt lui répondait:
-"Mais elle est très bonne, la soupe, je vais te mettre un peu plus de lait ou de crème..."
Elle lui parlait soupe et crème... alors que c'était de lui qu'il parlait. Terrible cette incompréhension qui se créait. Ce sentiment de n'être pas entendu de là où il parlait, c'est-à-dire à partir de lui! Vous croyez certainement que j'exagère, écoutez la suite.
Quelques années plus tard, quand il tentait de dire:
-"Maman, je m'ennuie à l'école, les autres ne sont pas gentils avec moi..."
Sa mère:
-"Comment ça, pas gentils! Nicolas et Noémie, je suis sûre qu'ils veulent bien jouer avec toi quand tu es gentil aussi avec eux. Et puis, l'école c'est important, tu sais, pour ton avenir, moi si j'avais fait des études..."
Et voilà, c'était reparti, pour une nouvelle incompréhension. Maman lui parlait des autres, de Nicolas, de Noémie, de l'école... Quand lui-même tentait de parler seulement de lui et de se faire entendre dans ce qu'il ressentait: ennui, désarroi, détresse... et là, il n'était jamais entendu.
Et cela a continué toute la vie de Mallodo:
- "Maman, papa, tu as vu le vélo de Georges, un Peugeot tout neuf, dix vitesses, acier-titane, huit kilo cinq..."
- "Ah! je te vois venir avec le vélo de Georges, tu as vu dans quel état est le tien? Un vélo tout neuf de ton dernier Noël..."
Papa faisait tout un discours sur son vélo... au lieu d'écouter celui qui lui parlait, lui, son fils, Mallodo, bon sang! C'est si difficile que ça d'essayer d'entendre son enfant quand il vous parle... de lui!
Car ce que voulait dire ce jour-là Mallodo, c'était surtout comment Georges, son copain, avait eu son vélo acier-titane. En économisant pendant quatorze mois pour pouvoir se l'acheter "tout seul", son vélo. Lui, Mallodo, il aurait voulu que ses parents arrêtent de lui faire des cadeaux "tout faits", des "cadeaux affectifs" comme ils disaient eux, en anciens "soixante-huitards attardés". Mallodo aurait voulu qu'ils lui donnent plutôt de l'argent à ses anniversaires, aux fêtes, car Mallodo avait calculé qu'en économisant seulement treize mois, il pourrait s'offrir "tout seul" une chaîne haute fidélité! Son désir le plus cher depuis longtemps.
Mais comment faire entendre tout cela, quand les adultes qui entouraient Mallodo confondaient toujours "le sujet", celui qui parle, qui ressent, qui a des choses à dire, et "l'objet", ce dont le sujet parle! Ah! oui, on est bien dans une civilisation de l'objet comme disent les journaux à grands tirages, très grands tirages, pensait Mallodo!
Les adultes, les parents en tête, se précipitent tête baissée, oreilles fermées, yeux grands ouverts, sur ce qu'ils croient entendre.
-"Papa, je suis invité à une surboum chez Sylvie, je me réjouis beaucoup...
- Qui c'est cette Sylvie, à quelle heure la surboum se termine-t-elle? Et l'école, demain... tu y a pensé?"
Qui demanderait à Mallodo de dire "ce que représente cette surboum pour lui, et pour Sylvie surtout"?
Je ne vous donne que quelques détails, mais vous pouvez imaginer que cela se répétait cent fois par jour, trois cent soixante-cinq jours par an, trois cent soixante-six pour les années bissextiles et pendant dix, quinze, vingt ou trente ans. C'est désespérant pour un enfant, et plus tard pour un adulte, de vivre sur la Planète Taire, la planète de l'incompréhension!
Car la plupart des gens de cette planète fonctionnaient comme cela. Mallodo lui-même aussi d'ailleurs, personne ne lui ayant appris à communiquer. Personne ne lui ayant enseigné ce que c'est "mettre en commun". Comment voulez-vous qu'il ne se sente pas incompris? Personne ne lui avait enseigné à ne pas confondre le sujet et l'objet en matière de communication.
Mais le plus terrible pour Mallodo, c'est que, devenu adulte, il pensait être compris au moins par celle qu'il aimait et dont il se sentait aimé. Et puis, patatrac, ce fut pire. Pire dans le sens où il ne comprenait pas pourquoi il n'était pas compris.
Un soir, en rentrant dans son foyer (ah que le mot est doux!), il osa dire:
-"Je n'ai pas chaud, j'ai froid dans le dos..."
Il entend son aimée répondre:
-"Mais le thermostat est à 24°."
Ce qui voulait dire qu'il aurait dû avoir chaud puisque le thermostat était aussi élevé!
Tout se passait dans la vie de Mallodo, comme s'il n'était pas possible de dire son propre ressenti, son vécu à lui, sans provoquer un rejet, un refus, une incompréhension, bref une incommunication.
Et lui pressentait qu'il fonctionnait comme cela, avec le même système.
Quand il avait envie de faire l'amour, le soir avec sa femme, il ne supportait pas qu'elle n'en ait pas envie.
-"C'est pas normal, c'est que tu ne m'aimes pas, tu n'as jamais envie, tu es frigide, t'es comme ta mère..."
Lui aussi, dans ces moments-là, ne savait pas entendre ce que ressentait l'autre.
Ils avaient passé ensemble un week-end de trois jours à Venise. Il avait eu beaucoup de plaisir. Quand il avait tenté d'en témoigner devant ses amis, sa femme avait dit ce jour-là:
-"Je ne me suis jamais autant ennuyée, il faisait un vent humide, le soleil n'est apparu qu'au moment de notre départ, moi j'avais envie de rester à l'hôtel et de lire, loin des enfants, calme enfin, et lui me traînait à pied, en gondole à mazout, dans tous les coins et recoins de Venise, on a passé un après-midi entier dans un cimetière sur une île à regarder des tombes... C'était sinistre!"
En entendant cela, Mallodo n'en cru pas ses oreilles.
Pour beaucoup d'autres événements, chacun avait des vécus différents, mais n'acceptait pas de reconnaître le vécu de l'autre, tellement il était à l'opposé... du sien.
Je ne vais pas insister davantage sur la vie de Mallodo l'incompris. Je crois que vous m'avez compris. Sinon je risque d'avoir des douleurs lombaires...
Oui, Mallodo est notre compagnon le plus familier. Il nous habite et apparaît dès que nous ne nous respectons plus.
Au fond, Mallodo pourrait être considéré comme un ami. Chaque fois qu'il arrive, il tente à sa façon de nous dire:
-"Attention, il y a un conflit en toi, pas avec l'autre, mais avec toi-même. Soit tu ne t'es pas respecté, soit tu as voulu faire plaisir, satisfaire l'autre en renonçant à ton propre désir, en oubliant ton propre projet.
Mallodo utilise tout plein de trucs très habiles, douloureux d'accord, pour tenter de nous dire:
-"Prends le risque de t'affirmer, renonce à ton besoin maladif d'être approuvé, de rechercher l'accord de l'autre dans tout ce que tu fais ou ne fais pas. Prends le risque d'être plus toi-même.
Je vous le dis, car je l'ai fréquenté longtemps et je l'ai bien connu ainsi que son cousin Maldedo. Voilà le message fondamental de Mallodo l'incompris:
-"Ose le risque de te respecter en restant en accord avec toi-même".
Photo de Roger S.
Photo de Roger S.
Et c'est aussi le "suivre la joie" de Lilou!
J'ai succombé à la tentation de vous envoyer cette petite carte, trop mignonne!!! Pascale
Si on rejette tout ce que l'on a patiemment construit pendant des années, il ne reste rien et on se sent comme un naufragé. On peut se trouver complètement perdu par le vide tout autour. Mais il ne faut rien abandonner dans la désolation. Il faut hardiment repartir sur des bases neuves et reconstruire sa personnalité, pierre par pierre, sur des évidences solides et irréfutables. Il faut avoir confiance en soi, confiance dans le fait que l'on peut connaître la vérité directement et procéder avec énergie et détermination. Il faut calmement examiner ce qui est. Comment établir la différence entre ce que l'on connaît et ce que l'on croit? Quelles sont vos expériences directes ? Comment les séparer de la masse confuse et emmêlée des opinions et des croyances qui viennent de l'extérieur. Il faut les garder si elles sont vraies, si elles correspondent à des faits d'expériences ou de connaissance. Mettez de côté tout ce que vous n'avez pas examiné. Alors, avec le noyau des idées, des émotions et des actions qui restent, vous pouvez commencer à construire petit à petit une superstructure en rajoutant seulement ce qui vient de l'expérience et de la connaissance directe, et en rejetant ce qui n'est pas fondé. Il faut examiner chaque nouvelle idée qui se présente, la questionner longuement et l'accepter seulement si elle s'avère vraie. C'est cela la ré-éducation. Se déséduquer d'abord pour se ré-éduquer ensuite. Vous ne pouvez rien bâtir sur l'ancienne structure. Si vous le faites, un jour tout s'effondrera. Ne faites pas d'exception pour quelque idée ou préjugé chéris. Il faut tout jeter sans aucune exception.
Alors, sur cette fondation solide vous pouvez construire à nouveau. Utilisez seulement les pierres taillées par le burin de l'expérience et de la connaissance. Elles doivent passez le test de la résistance et de la stabilité. Elles doivent être faites de vérité, elles doivent être apportées par l'expérience directe des sens (Pratvaksha), venir des carrières de la raison (Anurnana), complétées par celles qui viennent des jugements de l'intuition. Une telle citadelle construite sur des fondations aussi solides, dure, résiste au temps et fait rayonner la connaissance et le bonheur autour de vous. R. Srinivasan
Je suis tombée sur cette merveille tout à l'heure sur le blog d'Acouphène, je ne résiste pas. C'est exactement là où j'en suis, le vide, la page blanche et tout à rebâtir. Ce texte m'a redonné courage! MERCI LA VIE, MERCI R. SRINIVASAN que je ne connais pas et MERCI ERIC!
Et ce petit insecte ressemblant à un colibri sera le symbole de ma reconstruction, je ne sais pas pourquoi, mais il m'inspire!
Photo de Roger S.
J'ai tant appris de vous,
les hommes,
J'ai appris que tout le monde
veut vivre au sommet de la montagne
sans savoir que le vrai bonheur
est dans la manière de l'escalader.
Gabriel Garcia Marquèz
Pour répondre à l’enthousiasme sans faille de Michel voici les
Dernières nouvelles de Pays’âmes:
Les statuts de l’association Pays’âmes ont été déposés et nous attendons la réponse de la préfecture.
Je fais depuis l’automne, une formation avec le Parc des Bauges, financée par l’Europe, pour devenir « Médiateur fruitier », c'est-à-dire tout connaître du verger de plein vent, pour pouvoir retransmettre toutes les connaissances actuelles sur le verger, de sa création, plantation, respect de la biodiversité, favorisation des alliés naturels, taille, entretien, amendements et traitements biologiques, fabrication du jus de pommes ou autres. C’est très intéressant et je pourrai partager tout ça quand j’aurai terminé, c’est à dire en juillet. Et nous fabriquerons à nouveau à l'automne du jus de pomme naturel bien sûr.
Nous avons eu l’occasion d’acheter, à l’automne, une yourte mongole qui n’est pas en très bon état, nous attendons les treillis de remplacement qui ne devraient pas tarder. Nous devons la monter dans le grenier, dans un premier temps, pour pouvoir mesurer parfaitement la toile que nous devons commander. Puis, cette yourte sera installée au milieu du jardin rond, nous espérons au printemps, le plancher devant être fait par notre frère et servira de salle de stages si besoin.
Le jardin rond, parlons-en ! La yourte au milieu, un cercle fleuri de 4m de diamètre autour, un jeu de l’oie ensuite, avec des cases très diversifiées de plantes, fleurs, légumes, etc… avec des questions posées sur la nature, le jardin, la biodiversité, la forêt, etc… etc… tout est à créer, puis un cercle à nouveau, pour terminer, planté de céréales, tournesols pour les oiseaux l’hiver, lin, lupin, etc… (les deux cercles seront certainement fait cette année, le jeu de l’oie se construira progressivement, sur des années je pense).
Plantation de pommes de terre et d’oignons sur les 1500m2 qui ont été labourés cet automne + vente en circuit court.
Cathy s’occupe de la commande des graines.
Création de plans de légumes, tomates, courgettes, courges, etc… par Cathy, la spécialiste.
Nous participerons, en tant que Pays’âmes, au Salon Troc Nature d’Hery sur Alby les 15/16 mai prochains. Découvertes, rencontres, partages, échanges de plantes, de graines, de savoirs…
Nous sommes toujours à la recherche de tunnels de maraîchage d’occasion, difficiles à trouver.
Nous devons chercher et planter les derniers arbres de l’ « arboretome » des Bauges. Difficile pour l’Olivier et le Figuier mais nous trouverons une solution !
Moi, je suis chargée du potager familial, comme d’habitude, de la cuisine et des travaux.
Travaux indispensables de l’année qui vient :
- récupération de l’eau du toit
- drainage pour éviter l’inondation lors de la fonte de la neige (2 petites inondations déjà !)
- si possible, profiter de l’engin de terrassement pour créer la mare et le ruisseau
- isolation extérieure de la maison, pose de volets au nord, avant l’hiver prochain
- isolation du sol du grenier au-dessus de notre partie habitée
- chantier chanvre et chaux dans notre pièce à vivre avec un "chantier formation" d'Oxalis
- aménagement d’une pièce tampon entre chez nous et le gîte à proposer pour les stages
- création du silo à pellets (croquettes de bois pour le chauffage, livrés en sacs jusque là)
- terminer quelques petites finitions au gîte dans l’annexe rangement.
+ pleins de choses oubliées...
Rien que d’écrire tout ça, ça me donne le vertige ! Pas vous ?
Tout encouragement, aide, partage, visite, matériel, sont bienvenus !
Merci pour votre intérêt et merci à Michel de me donner l’occasion d’en parler.
Pascale
En ce moment, la neige recouvre tout. Le cerf vient chaque nuit, gratter sous les arbres fruitiers, à la recherche de quelques pommes oubliées. Je ne dormais pas avec la pleine lune, je me suis levée et je l'ai observé durant plus d'une heure,, autour de la maison. Je le voyais comme en plein jour. Merveille des merveilles. Cadeau de la nature. Hier, je lui ai mis des pommes sous un arbre. Il est venu les manger cette nuit. Mon coeur est plein de gratitude pour de tels moments...