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Partage spirituel, philosophique, poétique, etc...

A sa façon...

Trois hommes cheminaient à travers la brousse, ils se dirigeaient vers le fleuve qu'ils comptaient traverser avant la nuit.

 

Le premier, un guerrier, portait un sabre, le second, un chasseur, un arc et des flèches. Le troisième homme n'était pas armé. C'était un homme humble qui portait autour de sa tête un long turban de couleur blanche.

 

Arrivés au bord du fleuve, les trois hommes furent surpris par sa largeur.

 

"Comment allons-nous parvenir à le franchir"? interrogea l'un d'eux.

 

"Que chacun fasse de son mieux", déclara celui qui portait le sabre. "Retrouvons-nous sur l'autre rive."

 

Il s'approcha alors de l'eau, leva ses bras musclés et frappa le fleuve avec son arme. Les eaux s'entrouvrirent et il traversa rapidement, pendant que le passage se refermait derrière lui. Arrivé sur la rive opposée, il se retourna et interpella ses compagnon. "Faites comme moi" leur dit-il.

 

Le deuxième homme prit son arc et visa un arbre au-delà du fleuve. Il était très adroit et planta une flèche du premier coup. Puis il tira rapidement toutes les flèches de son carquois. Les flèches s'enfilèrent les unes sur les autres et finirent par former un pont fragile au-dessus du fleuve. Le deuxième homme l'emprunta et put ainsi traverser à son tour. "Fais comme nous" crièrent les deux premiers hommes à leur compagnon qui se trouvait toujours de l'autre côté du fleuve.

 

Le troisième homme déroula lentement son turban. Il fit un noeud coulant et lança le turban qui alla s'accrocher à un arbre sur la rive opposée. Et il traversa lui aussi.

 

Les trois hommes étaient à nouveau réunis. Ils échangèrent un sourire sans rien dire avant de se séparer.

 

La vie n'est-elle pas un fleuve que chacun traverse à sa façon?

 

Contes du Niger, Jean Muzi, Castor Poche Flammarion

 

  Photo 148

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O
@Pascale: Le guerrier a fait selon sa nature et s'est servi de son sabre. L'homme a l'arc a fait de même selon sa nature. Et l'homme simple a tout de même trouvé un moyen simple de traverser selon<br /> sa nature. C'est pourquoi je dit qu'il faut suivre le courant, et retrouver son naturel (simple).<br /> Avec toute ma sympathie, Oliver
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S
<br /> <br /> Oui Olivier, ça me va bien... Cordialement, Pascale20<br /> <br /> <br /> <br />
S
Quelle jolie métaphore! Merci Amie... tendresse...
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M
Merci Oliver pour ton élan poétique qui décrit l'attitude la plus détendue pour accompagner le flux de l'existence .
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O
Dans la vie, il est un moyen sûr de ne pas se fatiguer ni au sabre, ni avec des flèches, ni à dérouler un turban. C'est de se laisser porter par le courant...<br /> <br /> Avec toute ma sympathie, Oliver
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S
<br /> <br /> Peut-être que pour un guerrier, se servir de son sabre c'est se laisser porter par le courant...?! Pascale<br /> <br /> <br /> <br />