Ma tante, que je remercie de tout coeur, m'a fait connaître un endroit merveilleux, il y a une vingtaine d'année, et depuis nous le parcourons et l'apprécions.
Voici un texte sur cet endroit, qu'elle m'a envoyé, écrit à l'époque:
J'aime la campagne rendue à elle-même, redevenue nature, lorsque les hommes l'abandonnent (n'ayant su l'apprivoiser), lorsqu'elle n'est pas reconnue comme "valeur marchande" et qu'on la méprise. Elle redevient mystérieuse, ésotérique, inextricable.
Ses enchevêtrements (qui me font penser à des poèmes - ou des poèmes me font penser souvent à eux) ne sont-ils pas redevenus vierges... plus besoin de les démêler... lorsque nous savons qu'il n'y a plus de mise
en ordre à faire ou à peine... dans les bois d'Aleyrac, je remue à peine ce qu'il faut, laissant tout en l'état. Je m'identifie à cette forêt magique (ne suis-je pas, peut-être aussi à force de pauvreté, de dérobades, restée rebelle et abandonnée? Plus de mise en ordre en moi et au dehors.
Je mesure la portée incommensurable du geste de "déplacer". J'aime l'eau, l'eau secrète, qui, à peine effleure le regard d'un scintillement inattendu et sa langueur tout au bord de ses détours et méandres... son courant à l'oreille chuchote et puis ce grand froissement d'ailes et, ces cris d'alerte perçant le silence; aux aguets.... oui tout juste effleurer pour comprendre, connaitre, aimer.... tout au plus abandonner sa paume, un instant, sur la grande fraîcheur de l'écorce, offerte.
Laisser le mystère...
Le déflorer, c'est déjà le voir s'enfoncer au-delà du regard.
Teshin
Je partagerai bientôt avec vous, avec ceux que cela intéresse, cet endroit magnifique et sauvage, en Drôme provençale, lieu idéal de méditation dans la nature, le silence, la beauté pure...
Pascale