Je suis dans ma voiture et j'écoute une émission à la Radio, c'est la dernière de l'année et ce sont des extraits de reportages qui ont eu lieu tout au long de l'année. Deux enfants dans une chambre. L'un, aveugle de naissance dont je ne me rappelle plus le prénom. L'autre, qui se prénomme Elias. Ils ont environ 11/12 ans. Ils font connaissance et parlent de la guerre, ils sont préoccupés par le sort des Israéliens et Palestiniens après leur mort, si jeunes. Et puis, le petit aveugle dit à Elias que lui, il a ses yeux au bout des doigts, qu'il voit avec ses doigts, qu'il a des doigts qui marchent... Elias dit: tu sais, des fois je te regarde mais je ne te vois pas. L'autre: Ah bon, mais comment c'est possible? Elias: parce que si je te regarde mais que je pense à autre chose et bien je ne te vois pas. Ah, dis l'autre surpris: tu as des yeux et tu ne me vois pas quand même? Et Elias de conclure d'un air grave: tu sais, il ne suffit pas d'avoirdes yeux pour voir...
Les larmes me montent aux yeux. C'est l'instant de grâce. Une trouée de lumière dans le coeur du monde par l'intermédiaire d'un enfant.